Enseigner le français en école primaire sur un écran numérique interactif (ENI)

Lire, écrire, s’exprimer, exposer ses idées et se faire comprendre… Pour accompagner l’enfant dans cet apprentissage long qu’est le français, de ses balbutiements à sa maîtrise, le professeur des écoles met en place de multiples activités et s’aident de beaucoup d’outils. Comment tirer parti de l’ENI, ce nouvel outil qui investit de plus en plus les salles de classe, pour enseigner le français ?  Peut-il rendre l’enseignement du français plus efficace ?

Deux expériences de professeurs à la loupe ()

Pour s’en donner une idée, nous nous appuierons sur l’expérience de classe de deux professeurs de maternelle, utilisateurs d’un écran numérique interactif Speechi. 

  • Christophe Kirchner, dans un témoignage publié sur le site Primàbord le 21 avril 2024, nous donne un “petit aperçu des possibilités d’utilisation d’un ENI” en petite section de maternelle, un outil qui lui permet de “gagner en temps de préparation matériel tout en apportant un intérêt dans [sa] pratique de classe pour les élèves”. 
  • Laure Henry, directrice et professeure de maternelle, nous a partagé, quant à elle, son utilisation de l’ENI lors de notre reportage sur les écoles de Marseille en juin 2024.

Cette réflexion sera étendue à l’école élémentaire en l’illustrant par quelques images de presse dans lesquelles l’ENI Speechi était mis en situation dans un cours de français.

1. Travailler l’expression orale des élèves avec l’ENI ()

Encourager l’expression de soi. Chaque matin, Christophe Kirchner se sert de l’ENI Speechi pour son rituel d’accueil. À partir d’un document directement inspiré de l’album jeunesse La Couleur des émotions et créé sur le logiciel de tableau blanc Iolaos, il invite les élèves à glisser leur prénom dans la case correspondant à leur état d’esprit et ainsi à poser des mots sur leur humeur et leurs émotions. 

Travailler l'expression orale des élèves avec l'ENI

» Ce qu’on peut retenir

Cet exercice éducatif mené quotidiennement montre que l’ENI est un outil intéressant et pratique pour travailler l’expression orale des élèves puisqu’il permet d’afficher une grande variété de ressources (images, vidéos, musiques, supports de cours créés sur Iolaos…) sur lesquelles le professeur peut inviter les enfants à réagir et s’exprimer que ce soit dans le cadre de rituels ou de projets pédagogiques.

2. Travailler l’écriture avec l’ENI ()

Tracer ses premières lettresDans cette école d’Epinal, la professeure affiche sur l’ENI un exercice d’écriture de la lettre Q. Les élèves miment dans un premier temps l’écriture de la lettre avant de venir “au tableau” pour la tracer sur un lignage “terre, herbe, ciel”.

Travailler l'écriture avec l'ENI

© Journal de Saône-et-Loire 2019. “Le numérique séduit les élèves et les élus”.

Maîtriser les règles d’écriture. Dans cette école primaire de Cheilly-lès-Maranges, l’enseignante projette sur l’écran interactif la photo d’un cahier sur lequel est écrite une phrase pour étudier la lettre X. Elle s’est servi des outils d’annotation de l’ENI pour ajouter des repères de lecture.  

» Ce qu’on peut retenir

  • Avec l’ENI, la classe dispose d’un support d’écriture numérique plus précis qu’un TBI, sans décalage ni ombre portée, qui ne nécessite pas de tirer les rideaux de la classe.
  • Sur l’ENI, le professeur peut afficher des lignes d’écriture et utiliser des outils d’annotation aux couleurs multiples pour enseigner l’écriture à sa classe.
  • Enfin, l’ENI est une surface d’apprentissage sur laquelle les élèves peuvent s’exercer sans que rien ne soit figé. Ils peuvent gribouiller, se tromper, effacer et recommencer autant que nécessaire sans qu’il soit fastidieux de revenir en arrière.

3. Travailler la lecture avec l’ENI ()

Préparer à l’apprentissage de la lecture dès la maternelle. Comme l’évoquent nos deux professeurs de maternelle dans leurs retours d’expérience respectifs, l’ENI peut être exploité en classe pour travailler dès le plus jeune âge la compréhension des histoires racontées qui nécessite de développer et mobiliser diverses compétences comme  : 

  • Être capable de se représenter mentalement l’histoire racontée.
  • Savoir retracer la chronologie et les liens de causalité d’une histoire.
  • Acquérir et maîtriser un réservoir de mots conséquent pour comprendre une histoire. 

Retracer la chronologie d’une histoire sur l’ENI avec Iolaos. Dans le cadre du travail mené en classe sur l’album Le petit bonhomme des bois de Pierre Delye, Christophe Kirchner demande aux élèves d’aller au tableau pour remettre les étiquettes dans l’ordre de l’histoire.

Pour atteindre cet objectif pédagogique, le professeur a simplement importé les captures images du paysage et des personnages de l’album sur un document Iolaos. Les élèves n’ont plus qu’à faire glisser de leur doigt les personnages dans leur ordre d’apparition dans l’histoire.

Travailler la lecture avec l'ENI et Iolaos

Enrichir le vocabulaire des élèves avec l’ENI et la méthode Narramus. Dans l’école maternelle Olympe de Gouges à Marseille, l’ENI Speechi a été installé dans la bibliothèque. Laure Henry l’utilise pour mettre en œuvre la méthode Narramus dont l’objectif est de préparer les enfants à la lecture en leur apprenant à “comprendre et raconter des histoires”.   

Travailler le vocabulaire avec l'ENI et la méthode Narramus

Pour atteindre cet objectif, la méthode Narramus propose aux professeurs d’enrichir le lexique des enfants à travers la lecture et l’étude d’un album jeunesse. C’est pourquoi elle met à disposition des enseignants des ressources images et vidéos pour expliciter tous les mots et toutes les expressions de l’histoire étudiée qui pourraient résister à la compréhension des élèves.

Résultats des courses ? « L’arrivée de l’ENI lui a permis d’être encore plus efficace sur cet enseignement », selon l’ERUN Hervé Allesant. Laure Henry indique, dans son interview, les raisons pour lesquelles l’ENI lui a permis de tirer pleinement bénéficie de cette méthode. 

« J’avais déjà utilisé un petit peu la méthode Narramus mais qui trouvait ses limites puisque j’avais un ordinateur dans ma classe. Et c’est vrai que la taille de l’écran ne permet pas spécialement d’avoir autant d’engouement qu’avec cet écran, c’est évident. Petit-à-petit, cette année, on a commencé à utiliser [l’ENI] avec la méthode Narramus. » 

« En mettant en lien à la fois les images et les mots dans une méthode qui est très répétitive au départ, ça les rassure et ça leur apprend beaucoup de vocabulaire. Cette taille d’écran et le fait que ce soit interactif fascinent les élèves et nous fait vraiment un point d’entrée. J’ai vraiment l’impression qu’ils ont retenu énormément de vocabulaire, de lexique. »

Extrait du témoignage de Laure Henry dans notre reportage sur les écoles de Marseille.

» Ce qu’on peut retenir

L’ENI peut être exploité judicieusement par le professeur pour travailler sur les albums jeunesse et leur compréhension par les élèves.

  • Sa surface tactile donne au professeur la possiblité de créer des supports de cours avec lesquels les élèves pourront interagir pour se remémorer la progression de l’histoire, réfléchir sur les personnages, leurs motivations, les liens de causalité…
  • Enfin, l’ENI est un support d’affichage de qualité très apprécié des élèves que le professeur pourra transformer en imagier géant. Chaque mot, chaque expression inconnue d’eux pourra être illustré de façon à ce que l’enfant puisse relier le mot à son référent, le comprendre et l’utiliser.

Enseigner le français en école primaire sur un écran numérique interactif (ENI)

Lire, écrire, s’exprimer, exposer ses idées et se faire comprendre… Pour accompagner l’enfant dans cet apprentissage long qu’est le français,…

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